Réal. Cecil B. DeMille, US, 1923, NB, 136′, vo st fr
La servitude des Hébreux en Égypte, leur exode mené par Moïse, la miraculeuse traversée de la Mer Rouge, les Tables de la Loi, enfin, gravées par la main de Dieu, constituent cette histoire d’esclavage et de libération, couplée en seconde partie à une fable moralisatrice qui a pour cadre l’Amérique des années 20.
Moins célèbre que la seconde mouture réalisée par DeMille en 1956, qui délaisse la fable moderne au profit de la seule histoire biblique, le film de 1923 explore un récit fondamental dans la pensée occidentale. Les moyens sont hollywoodiens: des milliers de figurants, des décors immenses, des scènes épiques, pour un budget grandiose (plus d’un million de dollars). Le traitement de l’épisode biblique prélude une seconde partie en mise en abyme de la première et qui présente l’histoire de deux frères d’une famille américaine contemporaine, l’un suivant pieusement les préceptes bibliques, l’autre s’en écartant, au malheur de sa famille. Moins grandiose que la première dont les scènes bibliques sont saisissantes, cette seconde partie s’accroche aux convictions religieuses américaines, voulant que le peuple américain soit en quelque sorte l’héritier de cette histoire fondamentale de la libération qui est celle, d’abord, du peuple de Moïse.