L’angoisse d’être libre… Il est tellement plus rassurant de ne pas l’être, et de ne pas avoir à faire de choix. Voilà un thème considérablement travaillé par la philosophes, mais qui intéresse aussi les historiens. L’avènement de l’individu libre ou, du moins, délié des enracinements et conditionnements traditionnels, est un phénomène récent dans l’histoire de l’humanité. En Europe, il a marqué l’Allemagne de la fin du XIXème siècle: industrialisation rapide, urbanisation galopante, exode rural massif… Des millions d’hommes se retrouvent “libres” et la “communauté” traditionnelle cède le pas à une “société”, étudiée par une discipline naissante, la “sociologie”. Conscient du caractère traumatisant du phénomène, Bismarck crée une législation “sociale” pour donner corps et consistance à cette société naissante. Mais l’avènement d’une “société ouverte” (Karl Popper) n’a pas que des amis : face au bouleversement de la modernité, la communauté fermée, celle de la race et du sol, apparaît comme une solution possible, voire désirable. L’étude du laboratoire allemand de la fin du XIXème, avec ses mutations vertigineuses, ses innovations et ses replis, est d’une actualité sidérante pour aujourd’hui.
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jeudi 22 mars
de 18h00 à 20h00 Uni Dufour, Salle U600
Faut-il avoir peur de la liberté?
Intervenants
Dans le cadre de la Grande conférence de la Maison de l’histoire
Séance de signatures : Uni Dufour, Rez
Johann Chapoutot, jeudi 22 mars, 20h00
Lieu(x) de l'événement
Uni Dufour
Salle U600Rue Général-Dufour 24, Genève, Suisse