Réal. Paolo Virzì, IT/FR, 2016, Coul., 118′, vo st fr
Une institution pour femmes avec troubles mentaux. Une patiente, Beatrice, y règne en maître; mythomane, bavarde, excessive. Elle donne des ordres et s’attend à ce qu’on lui obéisse. Mais personne ne l’écoute. Arrive Donatella. Son exacte opposée. Timide, fragile, introvertie, issue de la rue. Elles se lient d’amitié. Et décident de s’enfuir ensemble…
Paolo Virzì signe depuis près de 15 ans des comédies douces amères, qui font rire avant de s’épanouir dans la mélancolie. Il raconte la vie, des vies… Et par là, il dresse le portrait d’une société italienne pervertie où prime la volonté du plus nanti. Mais une société aussi, dans laquelle la solidarité, la débrouillardise, l’entraide, permet de garder la tête droite, tournée vers le soleil. Bref, le sien est un cinéma de la vie, de l’émotion… du plaisir. Dans La Pazza Gioia, les deux héroïnes fuient le confortable cocon de l’institut pour s’aventurer sur les routes sinueuses de la liberté… On songe à Thelma et Louise pour la cavale fantastique de deux femmes exceptionnelles, à Vol au-dessus d’un nid de coucou pour une certaine critique de la psychiatrie. Paolo Virzì raconte l’histoire de deux femmes libres. Totalement.
Carte blanche aux Cinémas du Grütli.