Réal. Humberto Solás, CU, 1968, NB, 160′, vo st fr
Trois femmes, à trois époques différentes, de classes sociales distinctes, avec un même prénom pour une aspiration commune: s’émanciper des préjugés. Avec un style propre à chacune de ces trois parties: épopée romantique en 1895, mélodrame méditatif en 1932, chronique anti-machiste en 1960. Et en toile de fond, une même conscience révolutionnaire naissante.
Au panthéon du cinéma cubain, Humberto Solás occupe une place singulière. Tout en exaltant l’identité et l’indépendance collectives, le cinéaste met aussi l’accent sur la quête de libération individuelle. Avec Lucía, il s’affranchit de l’esthétisme révolutionnaire classique et explore avec un sensibilité particulière les conflits entre les désirs de l’individu et l’engagement social. Expressive, lyrique ou réflexive, l’audace de sa mise en scène est emblématique des années 1960. Un chef-d’œuvre de virtuosité.